FAQ

Questions pratiques

1. Y a t-il des contre-indications à l’hypnose ?

En cas de diagnostic de schizophrénie ou d’antécédents de psychose, seul un psychiatre est en mesure d’accompagner une personne en hypnose. Je ne suis ni psychologue ni médecin. Pour tout autre diagnostic, une référence médicale peut être exigée dans certains cas, afin de vous accompagner au mieux. Si vous souffrez de trouble post-traumatique sévère et complexe, je vous invite à communiquer avec moi avant de prendre un rendez-vous

2. L’hypnose est-elle recommandée pour les enfants ?

Oui, les enfants réagissent très bien à l’hypnose. C’est un moyen doux et ludique d’aborder des sujets qui les préoccupent sans les brusquer. Veuillez noter que le parent sera invité à patienter dans l’espace détente afin de permettre à l’enfant de bénéficier de tous les bienfaits de la rencontre. 

3. Quels sont les tarifs et la durée d’une rencontre ?

Pour connaître les tarifs et détails des séances, consultez l’onglet « Prendre rendez-vous »

4. Peut-on consulter depuis n’importe où dans le monde ?

Oui, je propose aussi des rencontres en ligne. L’outil de prise de rendez-vous s’adapte à votre fuseau horaire.

5. Quels sont les moyens de paiement acceptés ?

Vous pouvez régler par PayPal ou par carte de crédit. Il est également possible de payer par virement Interac pour les résidents canadiens (me contacter dans ce cas). La rencontre ne sera confirmée qu’une fois le paiement effectué.

6. Les rencontres peuvent-elles être remboursées par une assurance santé ?

Oui, selon les conditions de votre compagnie d’assurance, vous pouvez obtenir un remboursement total ou partiel. En tant que membre certifiée de l’Association Nationale des Naturopathes, j’émets des reçus d’assurance en naturopathie pour les résidents canadiens.

7. Quelles sont les conditions d’annulation ?

Vous pouvez annuler ou déplacer votre RDV jusqu’à 48h avant la date initialement prévue. Passé ce délai, si vous décidez d’annuler la rencontre, la séance vous sera facturée. Par réciprocité, si je suis amenée à annuler une rencontre confirmée 48h avant la date prévue, je m’engage à vous la rembourser intégralement et à vous offrir la suivante.

Pour obtenir un remboursement, contactez-moi !

8. Est-ce qu’il est possible de prendre une séance en urgence ou le jour même ?

Oui, s’il s’agit d’une urgence, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact avec la mention «URGENT». Je ferai mon possible pour vous ajouter à l’horaire. Si ce n’est pas une urgence, vous pouvez tout de même me contacter pour savoir s’il y a eu un désistement.

9. Est-il possible d'avoir un entretien téléphonique préalable ?

Pour des raisons d’organisation je favorise les échanges par courriel. Cependant, si vous avez des inquiétudes ou que vous tenez particulièrement à parler de vive voix avant la séance, vous pouvez m’en faire la demande via le formulaire de contact et je vous enverrai un lien Zoom ou Google Meet selon votre préférence. 

10. Combien de séances sont nécessaires et à quelle régularité doivent-elles être planifiées pour bénéficier pleinement de l’efficacité de l’hypnose ?

Tout est possible. Cela dépend notamment de la raison de la consultation,  de vos ressentis, de vos besoins et de vos envies aussi … Si vous venez, par exemple, avec un objectif très précis et avec une échéance déterminée comme pour un examen scolaire, un test de conduite, une intervention médicale ou une performance sportive, une moyenne de 5 à 10 séances, à raison d’une séance par semaine ou toutes les deux semaines, est recommandée.

Si vous voulez plutôt travailler sur un projet artistique ou personnel – tel que se connecter avec son intuition/ son monde intérieur/ son potentiel créatif, pratiquer les rêves lucides, mettre de la poésie dans votre vie, – avec une échéance peut-être plus souple, vous pouvez consulter ponctuellement : avant de vous lancer, dès que vous percevez un blocage ou que vous ressentez l’envie d’explorer davantage votre créativité. Un suivi régulier au mois, par exemple, peut aussi être une belle option. 

Par ailleurs, certaines demandes requièrent parfois une exploration émotionnelle plus profonde. Certaines façons de penser et d’agir peuvent être très profondément ancrées. Il est alors important de se donner le temps nécessaire et de faire preuve de régularité afin de s’offrir toutes les chances d’accéder à un changement bénéfique et durable. 

Gardez toutefois à l’esprit que, quelle que soit la raison de la consultation et l’ampleur de ce qui vous amène à entamer une démarche en hypnose, une seule séance peut parfois avoir des retombées bénéfiques insoupçonnées. Il est très difficile de prédire ce qui va se jouer dans chacune des séances, cela dépend de la personne et de tous les paramètres de son existence – que nous ne pouvons identifier et isoler. Seul votre ressenti pourra vous guider. 

Enfin, certaines personnes aiment également consulter à l’occasion de leur anniversaire, d’un changement de saison ou même d’une pleine lune afin de célébrer les événements de la vie pour s’y mouvoir avec aisance ou simplement pour prendre un moment pour soi. 

Sentez-vous donc libre de faire comme bon vous semble. 

Mieux comprendre

1. Comment se déroule une séance d’hypnose ?

En début de chaque séance, on prend quelques instants pour discuter de l’intention et la clarifier. S’il s’agit d’une première séance, on procède à l’ouverture du dossier et on récolte les informations importantes pour que je puisse vous accompagner au mieux. S’il s’agit d’une séance de suivi, on fait le point sur les avancées et observations qui séparent les deux rencontres. 

Ensuite, je vous guide, à votre rythme, vers une phase relaxation profonde. Cette phase ouvre le champ pour les explorations intérieures qui suivent et qui constituent le cœur de la séance. Durant cette étape, je vous pose des questions, vous soutiens et vous encourage dans votre cheminement, sans jamais rien vous suggérer ou vous imposer. Mon rôle est avant tout de vous amener à faire l’expérience de votre liberté créative. 

Pour finir, je vous accompagne dans un retour en douceur.

2. Comment se sent-on lorsqu’on est en hypnose ?

Il est difficile de généraliser mais globalement, on peut dire qu’on est à la fois, tout à fait conscient de l’espace dans lequel on se trouve, de ce qui nous entoure tout en ayant accès à notre espace onirique. Ce dernier s’exprime à travers des sensations, des perceptions, des ressentis, des images ou des couleurs qui ne passent pas par nos canaux de perception sensoriels habituels. C’est comme si toute l’attention était dirigée vers ce qui, en nous, habituellement, passe inaperçu.

3. Tout le monde est-il hypnotisable ?

L’accès à notre monde onirique et à notre imagination est peu encouragé dans nos sociétés. Il s’agit pourtant d’une aptitude naturelle qu’il suffit de réveiller. Tout le monde a de l’imagination, il faut juste se familiariser avec, découvrir sa singularité et l’explorer. Bien sûr, certaines personnes peuvent expérimenter des résistances à entrer en hypnose car il s’agit de remonter le cours habituel de la pensée, ce qui peut être surprenant. 

De plus, comme le mentionne François Roustang, lorsqu’on explore notre singularité, on va toucher à ce qu’il y a de plus précieux en nous, il est donc normal que l’on se méfie. Autrement dit, les résistances ne sont rien d’autre que le signe que l’on accède à cette part profonde de nous et qu’elle doit être respectée, écoutée et traitée avec douceur. 

Nous sommes donc tous hypnotisables et ce, dès la première rencontre mais il s’agit là aussi d’une pratique qui peut s’entraîner, s’affiner et se développer avec le temps.

4. Est-ce que l’on est plus manipulable sous hypnose ?

Lorsqu’on fait référence au terme de « manipulation », on ne peut ignorer sa connotation négative. Dans son usage courant, le terme de manipulation renvoie à un intérêt caché et malveillant d’une personne au détriment d’une autre. Une première question se pose alors : l’hypnose peut-elle être utilisée à mauvais escient, comme on le voit dans certains films ?

L’hypnose, comme toute technique de soin doit être considérée comme un art du « pharmakon » ; c’est-à-dire qu’elle peut être un remède comme un poison, tout est question de dosage et d’usage. Reconnaître la possibilité d’une ré-appropriation « néfaste » d’une pratique de l’hypnose, c’est honorer la puissance de ce que l’on a entre les mains et imposer l’exigence de précautions. Cependant, dans les rares cas où l’hypnose est utilisée aux dépens d’une personne, c’est tout le contexte qui l’entoure qui rend possible une telle pratique. Elle est alors, malheureusement, souvent couplée à des maltraitances physiques et psychologiques répétées et constantes qui ont pour but d’installer un climat d’emprise et d’anéantir le jugement de la personne. La manipulation se joue ainsi en dehors de l’hypnose à proprement parler. Ce n’est donc pas l’hypnose qui rend possible la manipulation mais le contexte dans lequel elle s’inscrit qui s’y prolonge. 

Dans le cadre thérapeutique, la mise en place d’un tel scénario est peu probable. A moins que votre « thérapeute » ne vous appelle tous les jours et que votre relation excède le cadre professionnel, il n’est pas possible d’hypnotiser quelqu’un contre son gré, ni de lui faire faire quoique ce soit dont il n’a pas envie. Il faut se prêter à l’expérience, prendre part au processus, établir un lien de confiance avec son thérapeute pour que puisse s’installer l’état d’hypnose. Par la suite, lorsque on est en hypnose, tous les sens sont en alerte, le champ perceptif s’élargit, on est donc en mesure de percevoir avec beaucoup plus de précision et d’acuité ce qui nous est bénéfique ou non. Ainsi, si une proposition de thérapeute ne convient pas, elle sera instinctivement rejetée et elle n’a aucun impact sur la personne hypnotisée.  

Néanmoins, prétendre à la neutralité du thérapeute serait répéter les erreurs du passé. Ainsi contrairement aux thérapies basées sur le modèle des sciences objectives, en hypnose, la qualité de la relation thérapeutique importe. Plutôt que de « manipulation », on peut alors parler « d’influence ». Ce qui soulève la question suivante : en quoi consiste cette influence ?

Pour François Roustang, le rôle du thérapeute est de forcer la personne à « faire l’expérience de sa propre liberté » afin de « ré-organiser son existence ». Par sa présence, son attention, sa solidité, le thérapeute permet à la personne d’entrer en relation avec tout ce qui fait monde pour elle afin de s’y mouvoir autrement et d’exiger un changement ; il y a donc bien une forme de contrainte, mais en aucun cas, le thérapeute ne peut se présenter comme dominant la situation ou comme sachant quels sont ces nouveaux chemins à emprunter, c’est la vie qui s’en charge et qui fait « sentir » à la personne par où elle doit passer.

Ce qui ne veut pas non plus dire que, pour autant, c’est facile,  qu’il n’y a pas d’obstacle à franchir ou de peine à traverser : abandonner ses anciennes manières de penser et d’agir, même si elles ne nous servent plus, peut s’avérer difficile. Il faut parfois contrecarrer un mécanisme bien ancré ou sauter dans l’inconnu, mais si le rythme de la personne est respecté, son monde peut alors s’ouvrir sur un futur rempli de possibilités nouvelles. 

5. Y a-t-il un retour sur expérience après la séance ?

Il est parfois difficile de rendre compte de la totalité l’expérience vécue lorsqu’on voyage en hypnose, il est donc possible de ressentir l’envie de partager davantage à propos de ce que l’on a éprouvé, une fois sorti de l’état d’hypnose ; et ces partages sont, bien sûr, toujours les bienvenus. Cependant, il est important de ne pas tenter de décrypter, d’analyser ou d’expliquer ces perceptions et ressentis. En effet, en hypnose, on travaille principalement avec le monde symbolique et métaphorique de la personne ; mais il faut comprendre que ces symboles et métaphores ne sont pas une représentation de la réalité, il n’y a pas de sens caché ou de vérité à dévoiler sous ces symboles. Ils sont simplement une manière d’entrer en contact avec une certaine réalité dont la traduction en mots lui ferait perdre toute sa complexité et son pouvoir d’action.

6. Les résultats sont-ils garantis ?

L’hypnose n’est pas une science, elle s’apparente – selon moi – plutôt à un art… On s’essaye, on crée, on invente, on prend des chemins de traverse… Ainsi, au même titre que l’on ne peut présager, mesurer ou calculer le pouvoir transformateur d’un roman, d’une peinture ou d’une pièce musicale, il est difficile de prévoir et de quantifier quelles seront exactement les retombées bénéfiques d’un voyage en hypnose. Cela s’évalue dans le ressenti subjectif, faites-vous confiance ! 

De plus, reconnaître, identifier et célébrer les effets d’un cheminement en hypnose font également partie de l’apprentissage. Cela demande une sensibilité, une attention particulière que de remarquer ce qui, déjà, ne fait plus problème. 

Aussi, un changement réussi par l’hypnose se vit toujours dans un grand moment d’apaisement et d’harmonie intérieure et cela se fait alors si naturellement et si profondément que le changement peut passer complètement inaperçu. On le remarque alors parfois beaucoup plus tard… et c’est très bien aussi.  

7. Les rencontres en ligne sont-elles aussi efficaces qu’en personne ?

Oui ! Vous n’avez besoin que de ma voix et je n’ai besoin que de vous voir et vous entendre pour vous guider selon vos besoins. Assurez-vous toutefois d’avoir une bonne connexion internet, d’avoir une caméra qui fonctionne et d’être dans un endroit confortable, dans lequel vous ne serez pas dérangé ou interrompu afin de bénéficier de tous les bienfaits de la séance. Un casque audio ou des écouteurs peuvent également vous apporter un confort supplémentaire.

8. Les rencontres en ligne sont-elles “sécuritaires” ?

Absolument. Toutes les précautions d’usage seront mises en place afin de vous garantir une expérience sécurisante et agréable. De plus, étant donné que vous prenez vous-même part au processus de mise en hypnose et que l’autonomie est au cœur de cette pratique, il vous sera facile et naturel de sortir de cet état – en cas de coupure de courant par exemple ou de tout autre évènement nécessitant votre intervention.

9. Est-ce que l’on doit « voir » en hypnose comme dans un rêve ou comme si un film défilait sous nos yeux ?

Dans nos sociétés qui placent la connaissance objective au sommet de tous les savoirs, il y a une grande prévalence de la vision. En effet, le regard objective, il tient à distance le monde – hors de nous – duquel on peut alors s’abstraire (théoriquement) afin de mieux le connaître, mieux l’analyser et le maîtriser. Cette prévalence de la vision s’est imposée au détriment des autres sens et ce mode de connaissance analytique aux dépens d’autres types de savoirs. 

Ne pas « voir » en hypnose est souvent vécu comme un échec, alors que, pourtant, tous nos sens nous parlent. L’hypnose renoue avec un autre mode de connaissance, qui n’est pas celui de l’analyse, elle  se joue dans le sentir, dans l’intuitif. Elle mobilise tout notre champ perceptif selon des modalités sensorielles qui ne sont pas séparées les unes des autres ; il est donc possible que certaines images perçues en hypnose soient floues, mouvantes, semblent lointaines, prennent plutôt la forme d’idées ou soient même totalement inexistantes. Certaines personnes ne « voient » jamais en hypnose, d’autres seulement en fonction de ce qu’elles sont venues explorer et cela n’a aucune espèce d’importance. A trop se focaliser sur la vision, on passe à côté de tout le reste qui tente parfois désespérément de solliciter notre attention. Ce qui compte vraiment en hypnose, c’est l’ouverture totale et sans jugement, sans hiérarchie à tout ce qui se présente et se manifeste à travers nos perceptions et ressentis. 

10. Quel est le type/courant d’hypnose pratiqué ?

Il existe différents courants, différentes méthodes et différentes écoles pour aborder l’hypnose. Personnellement, je ne me revendique d’aucun mouvement spécifique car je n’apprécie pas leur rigidité. 

L’adaptabilité à la sensibilité de chacun est au cœur de ma pratique : je combine donc différentes approches afin d’offrir un suivi sur mesure. Toutefois, je prône toujours une hypnose libre et sans injonction ; je favorise une approche de type « exploratoire ». Autrement dit, je fais peu de suggestions, on travaille toujours à partir de vos images, de vos sensations et de vos perceptions afin de susciter votre propre créativité. Mon accompagnement est ainsi basé sur l’échange et l’interaction permanente par la parole et le geste, tout au long du processus. 

Aller plus loin…

1. Qu’est ce que l’hypnose, au juste ?

Il n’existe pas de définition de l’hypnose qui mette tout le monde d’accord, tant l’expérience est propre à chacun. L’hypnose se joue au cœur de la subjectivité, on perdrait donc toute sa spécificité si l’on tentait de la réduire, une fois pour toute, à un objet de connaissance. Autrement dit, pour appréhender l’hypnose, il faut en faire l’expérience depuis l’intérieur, il faut s’y plonger pleinement et non pas la décrire à partir d’un point de vue extérieur qui vaudrait pour tout le monde. Personnellement, je la décrirais comme une expérience qui rend possible le surgissement de notre monde onirique pendant l’état de veille.

2. L’hypnose et son efficacité sont-elles scientifiquement prouvées ?

Les liens entre sciences et hypnose ont une histoire particulière. En effet, pendant un temps, on a cru que l’hypnose permettrait de fournir une explication enfin scientifique au « fonctionnement » du psychisme humain. Cela reposait notamment sur l’idée qu’en hypnose, on parlerait malgré soi, on témoignerait d’une réalité psychique, au-delà de l’individu hypnotisé et indépendamment des conditions dans lesquelles se déroule l’expérimentation. Mais force a été de constater que tel n’est pas le cas, bien au contraire. D’abord parce que, sans le consentement et la bonne volonté de la personne, l’état hypnotique ne peut se manifester ; il est impossible d’hypnotiser quelqu’un contre son gré – l’hypnose, même avec un guide, est toujours une forme d’auto-hypnose. Ensuite, parce que l’intervention de l’expérimentateur, son influence, le lien qu’il construit avec la personne ne peuvent être écartés de l’expérimentation. 

Autrement dit, pour reprendre les termes d’Isabelle Stengers : on ne peut isoler le psychisme humain du contexte dans lequel on l’interroge comme on isole une réaction chimique. On peut ainsi en conclure que l’hypnose et plus largement le psychisme, se prêtent mal aux conditions d’expérimentations scientifiques auxquelles on voudrait prétendre. 

Alors bien sûr, des recherches éminemment intéressantes en neuro-science, par exemple, permettent d’identifier certains phénomènes et d’en savoir davantage sur le fonctionnement du cerveau humain lorsqu’on est en hypnose, mais elles ne permettent pas de rendre compte de la totalité de ce à quoi on a affaire lorsqu’on parle d’hypnose. Il faut s’adresser à elle autrement … 

3. L’hypnose est-elle une forme de magie ?

Tout dépend de ce que l’on entend par le mot « magie ». Si vous y voyez le fait qu’il suffit de fermer tranquillement les yeux pendant que la thérapeute proclame quelques formules sibyllines pour que vous vous en sortiez miraculeusement transformé, la réponse est non, bien sûr. Cependant, si l’on considère plutôt, avec Starhawk, la magie comme «l’art de changer les dispositions de conscience», l’hypnose peut alors bien s’apparenter à quelques formes de magie, en ce qu’elle tend à défaire ces liens qui nous réduisent à l’impuissance, elle nous permet en effet, d’explorer nos systèmes relationnels pour nous y insérer selon des agencements nouveaux

Cultiver cet art du changement est un acte de magie parce qu’il échappe à la démonstration rationnelle ; c’est un art qui peut être pratiqué mais pas “expliqué”. Non pas parce qu’une force mystérieuse et surnaturelle serait à l’œuvre mais bien parce que les effets de cet art se situent autre part que dans ce que le langage peut saisir ; et parce que les raisons de son efficacité sont bien trop multiples pour pouvoir être saisies et isolées ; elles ne cessent de se dérober et de se transformer à mesure que l’on tente de s’en emparer…

4. L’hypnose est-elle une forme de spiritualité ?

Encore une fois, cela dépend de ce que l’on entend par « spiritualité ». En ce qui me concerne, l’hypnose que je pratique se situe en dehors de tout dogme et de toute doctrine religieuse hiérarchisée. Elle est, bien sûr, pratiquée dans le respect et l’accueil des convictions de chacun  avec beaucoup d’intérêt et prévenance pour celles-ci. Mais si l’on peut parler d’une forme de spiritualité dans l’hypnose, elle est d’un tout autre ordre.

Elle ne se situe ni dans un ailleurs, ni dans un au-delà du monde ou dans le lointain. Elle ne requiert ni ascension de l’esprit ni affranchissement de la matière… Elle se situe au plus proche de nous, dans toutes ces petites choses ordinaires et dérisoires, mais auxquelles nous tenons, parce qu’elles nous disent quelque chose de la vie qui nous traverse. La dimension spirituelle de l’hypnose se niche dans cette exploration possible de ce qu’il y a au plus proche de nous et qui pourtant demeure si difficilement appréhendable… cette singularité qui fait de nous ce que nous sommes. 

Les anciens utilisaient l’expression « Indulgere genio » – prendre soin de son génie intérieur – pour dépeindre l’art de se laisser aller à ces penchants naturels qui sont propres à chacun de nous, ces choses qui nous font du bien, qui satisfont et honorent la part la plus singulière de notre être, cette manière si particulière avec laquelle la vie s’insinue en nous. 

Cela traduit assez bien, je trouve, ce qui est à l’œuvre lorsqu’on s’adonne à une séance d’hypnose ; et cela témoigne également de ce que l’on pourrait considérer comme sa dimension spirituelle. Reconnaître la vie, la célébrer dans tout ce qu’elle est, dans sa variété, sa multiplicité, dans chacune de ses particularités, reconnaître la diversité de tous les vivants, de chaque forme de vie ; et se laisser traverser par elle, est une expérience éminemment spirituelle – parce que nous éprouvons que nous sommes bien plus que ce dont nous avons conscience. 

Alors bien sûr, se laisser traverser par la vie, lui permettre de circuler librement en nous, de se frayer un chemin encore inexploré, la sentir inventer, tisser de nouveaux liens, tout cela demande une confiance inouïe dans la vie, un abandon total. Mais c’est alors seulement qu’elle peut  régénérer notre existence et la redéployer sous un jour nouveau. Je crois que l’hypnose permet cela, je crois qu’elle permet d’accéder à ce que Bergson décrit comme la temporalité du vivant et de la vie qui n’est pas celle du temps physique et qui témoigne alors de la dimension spirituelle de l’univers. 

5. L’hypnose appartient-elle au courant de la psychologie ou de la psychanalyse ?

Non. Elles se distinguent avant tout par le fait que la psychologie et l’hypnose reposent sur une conception de la psyché radicalement différente. Ainsi, historiquement, la psychopathologie se calque sur le modèle des sciences objectives. Elle présuppose une existence indépendante et objective du psychisme humain. Il posséderait une nature propre à laquelle la culture et la langue seraient extérieures. Le psychisme serait donc un objet que l’on peut isoler et connaître mais dont la science n’a pas encore percé tous les mystères. Autrement dit, il fonctionnerait selon des mécanismes qui peuvent être décrits et analysés indépendamment de l’observateur. De cette conception du psychisme découle une position du thérapeute comme celui qui peut alors prétendre à une position de neutralité. Il est celui qui détient un savoir et qui, à l’aide de théories, analyse les causes et décrypte les mécanismes intérieurs de la personne pour lui en montrer le sens.

L’hypnose en revanche ne s’appuie pas sur des théories. C’est une pratique. Cette pratique implique une conception de la psyché comme strictement relationnelle. Ainsi, cette dernière n’existe qu’en tant qu’elle est en relation avec son milieu ; elle n’est donc pas envisagée comme une entité séparée, enfermée, recluse dans une intériorité et qu’il faudrait analyser. Il n’y a pas de vérité sur la nature de la psyché à découvrir. En hypnose, on ne cherche donc pas à connaître mais à influencer pour permettre à la personne d’accéder à d’autres manières de penser et d’agir. La position du thérapeute est donc toute autre : il ne prétend pas à la neutralité. Les retombées positives de l’accompagnement dépendent directement de la qualité de la relation thérapeutique qui se construit au fil de la rencontre et dont on ne peut saisir tous les tenants et aboutissants. 

Cette distinction radicale de conception de la psyché fonde le caractère irréductible de la pratique de la psychologie et de celle de l’hypnose ; et cette distinction se répercute jusque dans la manière qu’elles ont de se présenter. Ainsi, comme la psychologie repose sur l’analyse et l’identification de mécanismes propres au psychisme, elle soutient également connaître les mécanismes qui sont à l’œuvre dans l’acte thérapeutique et pouvoir les expliquer. Le mieux-être passe ainsi par dans la mise en discours de l’histoire de la personne et par la prise de conscience de ses schémas de penser et d’agir. La parole de la personne est donc au cœur de la cure. Elle témoigne d’une vérité objective que l’analyste peut saisir ; la parole de l’analysant pourrait donc être séparée de ses appartenances et du contexte qui l’a fait advenir, qui sont considérés comme accessoires.  

Tandis qu’en hypnose, le thérapeute ne peut prétendre rendre compte des processus à l’œuvre par lesquels la personne accède au mieux-être, tant ils sont multiples, singuliers et ne peuvent être saisis par le discours. La parole de la personne est secondaire et elle peut même représenter un obstacle. En effet, tant que l’on se raconte soi-même, on se tient à distance de soi, on se considère soi-même comme un objet, on résiste donc à entrer dans le cours de la vie. Or l’efficacité de l’hypnose se joue dans la possibilité d’un sentir et d’un agir autrement. C’est l’expérience de la transe qui transforme. Plutôt que la parole, ce sont donc les sens qui rendent possible le plongeon dans l’art de vivre en harmonie avec son environnement et avec les réseaux d’influence qui nous fabriquent et qui prennent pleinement part à l’acte thérapeutique. 

Il s’agit donc de deux pratiques hétérogènes qui ne reposent pas sur les mêmes présupposés et qui engendrent une prise en charge très différente. Aucune de ces deux approches ne peut se substituer à l’autre et une complémentarité entre elles peut tout à fait être envisagée et peut même souvent être souhaitable.